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« Des écritures en Patchwork » Textes de Marcel
ALOCCO parus de 1965 à 1985 Publiés en recueil par les « Z’Editons » d’Alain Amiel, à Nice en 1987
20.
Il s’agit d’images, non de reproductions, ni même de copies (interprétations ou faux). Images que l’interaction du médium enduit de couleur et de la toile différencie de la « reproduction » mécanique dont le but es le compte rendu le plus redondant possible de son modèle. Ici les traces colorées sont portées sur un médium (bristol) appliqué ensuite à la toile, et la différence se lit clairement dans les variations ou l’affaiblissement obtenus quand l’application se répète. Par ce procédé, et parce que qu’elle est traitée en autonomie, quel que soit le format de la toile sur laquelle elle est reportée, l’image garde les mêmes dimensions. Le rapport du blanc à l’image est donc variable, hasardeux comme le rapport avec les murs d’une affiche collée dans les rues d’une ville. Se repose à travers(dans) ce travail les problèmes de la culture : ici entrée dans et/ou sortie de la culture (affrontement à, certainement…). Qu’un papier gouaché découpé (Matisse), des objets figés dans le polyester (Arman), un certain travail de la pâte (Braque, ou Picasso…) un coup de brosse fluide (Newman) ou une pose systématique de la couleur (Reinhardt), et toutes les problématiques mises en cours par ces techniques/styles puissent se neutraliser dans la trace peinte, ouvre un certain nombre de problèmes ; à commencer par celui de la figuration, refoulée – dans la pratique picturale d’avant-garde – depuis les premiers abstraits ; et singulièrement et systématiquement, en figuration d’elle-même, mais la confusion figuration=représentation oblitérait cette remarque. Le travail présent sur « l’image » écrit que « l’image peinte » de Matisse = celle de Mondrian = Picasso = B. Newman = Braque = Léger = Arman = l’(es) anonyme(s) d’Altamira = Alocco = n’importe qui. C’est que l’image est prétexte au jeu de la toile, du geste, de la couleur, du sujet. Apparaît ainsi le manque (dans son image) du peintre imagé, la peinture l’effaçant dans cette image re-connue (comme sienne) et inconnue (dans son travail). Là se posent simultanément, le problème de la peinture/couleur, de l’espace pictural, et de ce que le sujet peint. Nice, décembre 1972- juin 1973 NOTES EXTRAITES D’UN CAHIER D’ATELIER
Question : Marcel Alocco peux-tu me dire sur cette page en quoi tu es différent des autres ou si tu préfères, qu’apportes-tu de nouveau en art ? (BEN) En réponse à une question mal posée, on ne peut
que poser une autre question ; donc, pour répondre « à la
question » de Ben : est-elle celle qui se pose « à un
niveau et dans un état culturel limite » ? (Michel
Vachey). |